MBPROBLOG 100% INCONVENANT

Comme on pouvait s'y attendre, le XV français s'est réveillé d'une profonde léthargie commencée il y a trois semaines par une victoire poussive contre les japonais. Y a t-on comme par le passé tout consommé au point de perdre contre les Gallois?
Livrons ici l'analyse de cette victoire pour dire que l'exploit est à faire.
En premier lieu, parlons des anglais qui ont fait une bien piètre prestation.
Ensuite, relativisons notre victoire en ciblant nos faiblesses et en tentant de les améliorer.
Enfin, n'envisageons qu'un seul exploit, battre les All Blacks chez eux en finale.

Le plus inquiétant n'est pas de nous sentir toujours distancés par les All Blacks dans bien des domaines. Ce qui me préoccupe tient en trois points :
Les français n'ont pas été à la hauteur dans l'engagement physique
Les français n'ont pas bien défendu
Les français n'ont pas eu une bonne mêlée.

10 minutes de haute tenue puis plus rien. Aucune agressivité, aucun engagement physique quant on sait, rappelons-nous 2007 mais surtout 1999 et un certain Nantes en 1986, combien les All Blacks détestent être malmenés voire agressés.

Il est impossible à ce niveau de bien figurer quand autant de fautes sont faites sur le premier rideau défensif. Les zones proches des lancements de jeu (essai de Jane 17') ou au centre du terrain (essai de Thomson 11' et essai de Dagg 41') doivent être imprenables. Ce fut loin d'être le cas.

Le premier essai des blacks nait d'une mêlée française chahutée et bousculée tout au long du match par une paire de piliers hors norme (Francks et Woodcock).

Parra demi d'ouverture.
C'est vrai qu'on a trouvé Parra décisif et revanchard dès sa rentrée. Peut-être pas pour l'imposer au poste de demi d'ouverture.

De l'ordre dans le désordre.
C'est vrai qu'on aurait aimé que les français mettent de l'ordre dans le désordre japonais. Peut-être pas pour remettre tout en question sur ce constat certes inquiétant. La Coupe du Monde démarre de manière laborieuse mais nous réserve encore bien des surprises. Attendons les autres confrontations sans panique.

Arrêtons, diable de ne rien dire ! Des commentaires convenus des journalistes de France 2 en passant par les remarques toujours très sur la réserve de leurs consultants. Quand quelqu'un fait fausse route ou se trompe, il faut lui dire. La supériorité dans l'engagement physique des Italiens n'explique pas à elle seule la cuisante défaite des français. Il est urgent que le sélectionneur revoit ses choix de joueurs et réponde enfin aux bonnes questions. En voici quelques unes : la mêlée française est forte et après? A part Ducalcon, quelle est la part prise par notre première ligne dans le jeu (vous avez vu la performance de Castrogiovanni) ? Ouedraogo, doit-il payer encore sa grande gueule ? Ne mérite- t-il pas de jouer en lieu et place de Bonnaire ? Trouvera t-on une bonne fois pour toutes un joueur capable de faire des coups d'envoi dignes de ce nom ? Je n'ai rien contre Chabal, Marconnet et Thion, mais est-ce vraiment l'avenir ? Fritz n'est-il pas le trois quart centre d'expérience dont on a besoin ? J'ai bien conscience que tout chambouler est difficile tant la pression sur les épaules de Lièvremont est collossale mais que veut-on à part être champions du monde. Il ne reste que trois matches pour avoir des certitudes sur les joueurs.

Relance de nos 22 mètres. Essai Irlandais. On ne pouvait pas plus mal commencer. Fin de match halletante. Chabal, the poker man, envoie la balle dans les tribunes, contre attaque irlandaise, Jauzion nous sauve la vie. Que d'approximations dans ce match qui fut une ribambelle de fautes techniques, de mauvais choix et de pertes de balles. Du pain sur la planche avant l'Angleterre.

Schuster pour Mas qui passe à Guirado... Seul éclair d'une lumière française bien jaunie. Comme le jeu d'ailleurs qui donne les clés du camion à Dussautoir incapable de visser la passe, qui confie l'entraînement à un docteur es mêlée résumant là notre seule force. Que de travail ! Que de souci à l'approche de la coupe du Monde. A l'opposé d'une équipe australienne pour qui "la balle à l'aile" retentit comme une évidence. Parce que "la vie est belle" à l'issue d'un tel spectacle. Quel pied de les voir jouer ainsi!

A quoi sert ce France- Fidji? A raffermir depuis le Rainbow Warrior les relations diplomatiques entre la France et les Iles du Pacifique dont les Fidji font partie. A ancrer définitivement le rugby dans l'Ouest de la France sans que vraiment les effets suivent (les effectifs de licenciés ont très légèrement baissé entre 2009 et 2010). A rendre la vie plus facile sur le continent européen à leurs joueurs mais à entretenir en revanche l'affaiblissement du niveau général chez eux. Il y a certainement tout ça. Mais quoi qu'on raconte, ils jouent finalement très peu collectivement debout et restent éternellement lacunaires en mêlée fermée. Bonne semaine.